I’m a (script driven) robot

Vous l’avez sans doute compris, j’aime beaucoup le scraping.  Pour des cas compliqués, l’émulation d’un véritable browser devient de plus difficile. Certaines protections vont tellement loin dans construction des requêtes successives pour obtenir un résultat que cela devient pénible et aussi instable.

Je suis donc parti, pour ces cas, dans l’approche Selenium, c’est à dire un véritable navigateur sans tête piloté par script. 

Au final je suis parti parti la sous-branche qui procède à cette construction en utilisant google-chrome (c’est fallacieux et amusant à la fois, sachant que je n’utilise jamais ce navigateur).

Il y a des exemples dans beaucoup de langages, mais finalement assez peu sur les bindings en perl.

Grâce à cet article, https://www.perl.com/article/spidering-websites-with-headless-chrome-and-selenium/ la lumière m’est apparue et j’ai gagné beaucoup. It’s more fun to compute en perl. https://en.perlzemi.com/blog/20211119124656.html est aussi très sympa.

J’ai suivi sa procédure, avec quelques adaptations pour mon Ubuntu server. J’ai pris une version plus récente du chrome driver, installation chrome et module Selenium::Remote::Driver sans problèmes. J’avais sur mon système une version de java (pour mon solr) pas compatible semble t’il avec le serveur selenium standalone. J’ai donc mis un openjdk 11 et tout s’est bien emboité.

C’est assez tranquille mais j’ai pas mal erré pour ce qui est de cacher le caractère headless de mon chrome en écrasant la chaîne user-agent d’origine car sinon c’est pas du jeu. Pour une chaîne user-agent dans une variable $ua, je me retrouve avec le constructeur suivant, avec un peu de random en plus dans la taille de la fenêtre virtuelle:

$sx = sprintf("%d",1600 + ((rand() - rand()) * 303 ));
$sy = sprintf("%d",900 + ((rand() - rand()) * 256 ));
my $driver;
eval {
$driver = Selenium::Remote::Driver->new(
  browser_name => $ua,
  extra_capabilities => {
    chromeSwitches => [ "--user-agent= '$ua'" ],
    chromeOptions => {
      args => [
        'window-size='.$sx.','.$sy,
        'headless',
        'user-agent='.$ua,
      ],
    },
  },
  );
};

A partir de là, j’ai pu réellement jouer. Le driver Selenium permet pas mal de choses, mais, pour le moment, je récupère surtout la source de la page que je passe ensuite à une XML::LibXML comme à mes habitudes des dernières années. Il est possible de jouer avec des XPaths, des screenshots, des evals de javascript donc plein de choses très amusantes en perspective. Cela permet notamment d’obtenir le DOM interprété plutôt que la source de la page $driver->execute_script("return document.documentElement.outerHTML");

Ne pas oublier à la fin de faire un $driver->quit() pour libérer de la mémoire

robots.txt

Historiquement, un fichier texte posé à la racine d’un serveur Web, nommé robots.txt, est une pseudo norme supposée déclarer le comportement toléré de la part des agents logiciels le visitant.

Grand amateur de scraping, je connais cette norme mais elle ne m’est d’utilité que pour refuser à mes intermédiaires certaines taches. Au fond je ne les respecte pas. Je suis même surpris que cette idée perdure. A vrai dire, je n’ai jamais participé à un site sur lequel ce serait une préoccupation.

L’idée est de lister les URLs autorisées/interdites. Le format de ce fichier fait même en sorte qu’il soit possible de décrire des politiques différentes robot part robot (agent par agent).

Imaginons un site public (administration d’Etat). Accepterions nous ouvertement qu’il procède à des distinctions agent par agent ? Discriminations non acceptables. Notons que j’ai vu un paquet de sites répondant à de tels critère mettre en place des restrictions type captcha sur des fichiers type robots.txt ou même des flux RSS !

Derrière chaque robot/agent il y a une personne/structure. Cela en ferait un sous-citoyen ? On ne scrape pas pour assouvir un désir malsain d’accrétion. On le fait globalement pour des traitements postérieurs que l’on aurait autrement fait sur des jeux de données, sous réserve qu’ils soient d’accès intelligibles et techniquement raisonnables. Surtout sur des sites étatiques. 

Je fais ce focus sur des sites publics car ils sont plus loin de ces parties du web où la monétisation par la publicité s’impose (?!?), et car ils sont redevables aux citoyens dont ils relèvent. 

Ce n’est pas un plaidoyer contre les distinctions droïds/humains, ni browser/agents. La distinction logiciels/agents est de plus en plus complexe. Un proxy vaut il un script à fin d’accessibilité, un curl pour archivage ?

Un dernier mot sur la tendance actuelle qui est de passer de jeux de données à des API publiques. Je n’ai pas de religion sur ce point mais au final j’aime que les cohabitent et que cela n’exclue pas le scraping.

Resistance is futile.