Open Game

J’étais à une conférence où il était question entre autre d’Open Access et Démocratie.

J’ai été marqué par plusieurs choses. Par exemple dans l’opposition vis à vis des éditeurs privés (concentrations, prix abusif, opacité, …) plusieurs personnes semblaient rêver d’interventions de l’Etat afin de garantir un accès démocratique. Plusieurs fois l’intervention du secteur public semble vécue comme la panacée. Sur le fond je trouve aussi que sur de telles questions l’intervention de l’Etat est plus que légitime et pourrait aller encore plus loin de par ses prérogatives. Reste que vu l’évolution du paysage politique, je ne pense malheureusement pas que l’intervention de l’Etat soit l’ultime remède car certains prétendants au pouvoir (et pas les plus mal placés (( entretiennent apparemment de gros fantasmes de privatisations.

Le rempart cela semble être la publication de code open source permettant de traiter les données. Si tel service est privatisé ou absorbé par un méchant éditeur du secteur privé, au moins on sauve l’infrastructure logicielle de traitement. Ce raisonnement doit être modéré par les interrogations sur l’Open Source au sens logiciel. Pour ma part je relis très très rarement le code d’autres personnes. Peut-être suis-je une loup des steppes/circuits mais je vois rarement mes confrères proches évoquer ce  type d’activité non productrice à court terme.

Vu de l’extérieur code is code, il sera relu et tout ira bien.

Mon point principal, en tant que programmeur en perl, javascript, xml et/ou swift, c’est que le langage dans lequel sont développés ces projets est un enjeu majeur. Il suffit de peu d’observations pour se rendre compte que le public qui s’exprime en assembleur, C++, python ou dotnet sont très différents. Il y a une part d’idéologie sous-jacent, un constat générationnel et sociologique. C’est pourtant bien occulté au grand public. Pour un certain nombre de personnes plus proches du milieu vas vous tenir le raisonnement que pour tel type de job il n’y a pas à tergiverser quand au choix de l’outil qui doit s’imposer par lui même. Je n’y crois pas. Comme on dit souvent entre perlistes, « there’s more than one way to do it ».

J’y crois d’autant moins que j’ai connu professionnellement des cas où la décision du choix du langage incombe à la hiérarchie non technique. Je suis pour le pluralisme, je pratique certains langages mais j’en ignore bien d’autres. Je n’ai pas envie d’imposer mes choix, au mieux convaincre, et encore. J’aurai pu apprendre php il y a quelques années mais cela me révulse, j’aurai pu me mettre au python mais je trouve le code inélégant, et je suis trop jeune pour avoir un background en assembleur. Paysage d’autant plus compliqué avec l’explosion du nombre de librairies et fameworks, il y en a pour tous les goûts.

Code is not code. Ce n’est pas un tour de babel mais une ville avec ses quartiers et ses ghettos, sa politique et sa sociologie.